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Rouge ~ Histoire d'une couleur

Rouge ~ Histoire d'une couleur

Présentation

L'historien des couleurs Michel Pastoureau nous raconte la fascinante histoire du rouge. Couleur très tôt maîtrisée par les peintres et les teinturiers. Couleur ambivalente au possible : le pouvoir, la violence, l'amour. Couleur décriée par les réformateurs protestants. Quasiment absente de nos garde-robes occidentales, le rouge n'a rien perdu de sa force symbolique.

Définition du vocabulaire peu courant

97 citations
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14
Le danger de l'anachronisme semble guetter l'historien à chaque coin de document.
n.m. « Toute erreur qui consiste à attribuer des usages, des idées, etc., aux hommes d'une époque où ces idées, ces usages n'étaient pas encore connus. » dixit Académie 8
19
L'univers des cosmétiques demeure celui qui propose les nuances de rouges les plus diverses et les plus subtiles.
  1. adj. …▼
  2. n.m.
    1. …▼
    2. COSMÉTIQUES n.m.pl. Industrie des produits cosmétiques.
20
Il est patent que sur les corps, les rouges de la Préhistoire ont une triple fonction : déictique, prophylactique, esthétique.
  1. adj. #Linguistique Qui sert à désigner.
  2. n.m. …▼
adj. #Médecine « Traitement ou remède préventifs. » dixit Académie 8
  1. adj. « Qui se rapporte au sentiment du beau. » dixit Académie 8
  2. n.f. …▼
20
Dans les salles et les couloirs des grottes […] les rouges sont le plus souvent tirés de l'hématite, un des minerais de fer les plus répandus en Europe.
21
Comment les hommes du paléolithique ont-ils appris à transformer un élément terreux naturel - le minerai - en produit pouvant servir à peindre - le pigment ?
  1. n.m. Préhistoire Première période de la préhistoire, caractérisée par l'utilisation d'outils en pierre.
  2. adj. …▼
n.m. #Géologie « Composé métallique tel qu'on le retire de la mine. » dixit Académie 8
n.m.
  1. …▼
  2. Colorant en poudre, insoluble (à la différence de la teinture), utilisé notamment en peinture.
23
Le cinabre, sulfure naturel de mercure, et […] le réalgar, sulfure naturel d'arsenic : tous deux coûtent cher, sont importés de loin et ne sont employés qu'en petite quantité ; ils sont en outre très toxiques.
n.m.
  1. Peinture #Chimie « Nom donné au sulfure de mercure ainsi qu'au pigment qu'il fournit une fois broyé (dit aussi "vermillon"). » dixit leXicolore champ : rouge
  2. …▼
n.m. Sulfure naturel d'arsenic utilisé comme pigment. champ : rouge
24
Le rouge aride du désert s'oppose habituellement au noir fertile de la vallée limoneuse du Nil.
LIMONEUX, EUSE
adj. Qui contient beaucoup de limon.

Informations

La couv' (en haut de la présente page) et les numéros de page (ci-dessus) ne correspondent pas à la même édition de Rouge. Histoire d'une couleur..

Les numéros de page correspondent à la version poche (parue chez Points en 2020) :

ÉditeurPoints
ISBN978-2-7578-8708-0
Date de parution2020
Nb pages190

La couv' correspond à version beau livre (parue chez Seuil en 2016) :

Date de parution2016
ÉditeurSeuil
AuteurMichel Pastoureau

Quelques remarques en vrac

Les difficultés d'ordre documentaire auxquelles sont confrontés les historiens :

  • Les œuvres ne sont jamais dans leur état d'origine ; le temps les a fait vieillir ;
  • les conditions d'éclairage ont changé (p. ex. dans les grottes, on s'éclairait à la torche, pas avec des leds) ;
  • les images en noir et blanc véhiculées par la gravure et le livre imprimé ont formaté les esprits.

Pour l'historien, la couleur se définit d'abord comme un fait de société.

Le rouge a un statut de couleur primordiale. Dans certains langues et selon le contexte, un même mot peut signifier à la fois "coloré" et "rouge". Par exemple en latin (coloratus) et en espagnol (colorado).

Dans l'Égypte antique, le rouge du désert (aridité) s'oppose au noir des limons du Nil (fertilité). Mais tous les rouges ne sont pas négatifs, lorsqu'ils symbolisent le pouvoir, la victoire.

Ce n'est pas parce qu'on ne nomme pas une couleur qu'on ne la voit pas.

Le rouge est la couleur emblématique du feu (des civilisations anciennes jusqu'à la couleur du camion des pompiers). Pourtant, au naturel, une flamme est plus proche de l'orangé que du rouge vif. Peut-être vient-ce du fait que le feu a longtemps été considéré comme un être vivant... Y a-t-il un rapport avec le sang ?

Le sang est l'autre référent, incontestable, de la couleur rouge. Tout comme le feu, le sang est à la fois bénéfique (le sang qui circule entretient la vie) et maléfique (le sang qui coule entraine la mort).

Dans la Grèce antique, le rouge occupait sûrement la première place.

Un auteur latin du Ier siècle a du mal à parler de manière conceptuelle des couleurs : une couleur est pour lui indissociable de l'objet qui a cette couleur. Il pourra dire "j'aime les robes rouges" mais difficilement "j'aime le rouge".

Dans quelle mesure l'iconographie reflète-t-elle la réalité ? De nos jours, les rues sont pleines de gens en habits sombres ou neutres et les magazines de mode pleins d'habits multicolores...

Michel Pastoureau est toujours étonné - et il y a de quoi - par l'ingéniosité des hommes préhistoriques quant à la fabrication des pigments. Comment en sont-ils arrivés à élaborer des procédés aussi compliqués ?

Les teinturiers romains qui teignent en rouge sont classés en six catégories, en fonction des colorants qu'ils utilisent :

Les atouts de la pourpre antique :

  • éclat
  • solidité

À propos des coquillages donnant la pourpre antique :

  • Ils doivent être pris vivants, car c'est en mourant qu'ils exhalent leur suc.
  • Au printemps, en période de reproduction, le suc perd son pouvoir colorant.
  • En été, les mollusques fuient la chaleur et se cachent dans le sable ou sous les roches
  • La récolte se fait donc en automne ou au début de l'hiver.

Les fraudes sont nombreuses lors d'utilisation de la prestigieuse pourpre. L'une d'elle consiste à faire subir aux étoffes un premier bain (un "pied") de garance ou d'orseille...

Contrairement à l'image que l'on peut avoir de la Rome de l'Antiquité, il ne s'agissait pas d'une ville blanche mais plutôt rouge (à cause des briques, des tuiles et du bois (responsable d'incendies permanents)).

Les Romains avaient une grande admiration pour le coq, animal dont la crête donnait la nuance de rouge la plus vive...

« Rien n'est universel dans les faits de lexique : certaines langues ne possèdent aucun terme de couleur, pas même un mot pour dire "couleur" ; d'autres ignorent le blanc et le noir ou ne considèrent pas les mots qui les désignent comme des termes de couleur. »

En Occident, depuis l'Antiquité jusqu'aux lendemains de l'an mille, le véritable contraire du blanc, ce n'est pas le noir, c'est le rouge.

À propos du terme "rouge" dans des noms de personne. Il peut s'agir soit de la couleur des cheveux (roux) soit du caractère coléreux ou sanguinaire.

Les Pères de l'Église semblent être les premiers à employer fréquemment les adjectifs de couleur comme des substantifs. Ainsi naît l'abstraction...

Au tournant des XIIe et XIIIe s., les fidèles chrétiens ne sont invités à communier qu'avec le pain ; le vin est réservé au prêtre, signe de l'aspect précieux du sang du Christ. Cela entraine des contestations !

Au Moyen Âge, le juge est en rouge ; il fait la justice à la place du roi, du prince. Idem pour le bourreau.

Le rouge fut la couleur la plus présente dans les armoiries (surtout nobles) : 60% de présence ! Ce chiffre ne cessera de diminuer (il faut dire que l'usage des armoiries s'est étendu à toutes les classes sociales).

« Le propre du rouge médiéval est d'être à la fois masculin et féminin, viril et plein de grâce. »

À partir du XIIe s., le rouge commence à être concurrencé par le bleu. Pourquoi le bleu ? Progrès techniques en matière de teinture ? Ou bien représentations de la Vierge Marie de plus en plus fréquentes en bleu ? Un peu des deux, mais rappelons une évidence : les peintres n'ont pas eu besoin des progrès techniques des teinturiers pour représenter une étoffe de telle ou telle couleur !

Puis c'est le noir qui concurrence le rouge ; le noir luxueux des princes ou le noir humble prôné par les réformateurs protestants. Mais cela n'affecte pas la dimension symbolique du rouge, toujours très forte. D'ailleurs, dans la langue française des XVIe et XVIIe s., le terme rouge devient synonyme de "très" ("cette robe est rouge belle"). Notons que l'association rouge et noir est particulièrement négative (elle sied aux représentations du Diable) ; cela a pu expliquer pourquoi le jeu d'échecs (d'abord rouge & noir) est devenu blanc & noir (après un passage par le blanc & rouge, l'opposition la plus nette pour la sensibilité médiévale).

Puis c'est la découverte du spectre par Newton (en 1666) : le rouge se retrouve à l'extrémité. Cela met à mal la place centrale du rouge !

Le rouge vestimentaire décline vraiment à partir du XVIIIe s. Le romantisme vantera le bleu, le vert puis le noir, pas le rouge.

En latin, le nom de fleur rosa (qui n'a pas de couleur particulière) a donné le terme roseus, qui désigne un rouge vif. Pour nommer la nuance de rouge que nous nommons "rose" (et dont on fait une couleur à part entière), c'est d'abord le terme "incarnat" qui fut utilisé. L'Académie française n'intègre l'adjectif "rose" dans son dictionnaire qu'en 1835.

C'est au XXe s. que le rose devient une couleur féminine. Perçu comme une nuance de rouge, un rouge atténué, il servait surtout pour les garçons (le rouge viril en devenir).

L'expression "quitter le rouge" signifiait "quitter la vie mondaine", ses fards, ses fards rouges. Le rouge n'a rien perdu de sa synonymie avec le terme "fard" : on dit "rouge" pour "rouge à lèvres" : "un tube de rouge".

Le vert comme couleur de l'autorisation, de la sécurité, et qui s'oppose au rouge (cf "feu rouge" vs "feu vert") n'a rien de naturel. Avant que le vert ne soit considéré comme la couleur complémentaire du rouge, il était une couleur de désordre, de transgression, d'inconstance.

Le rouge reste la couleur du théâtre et de l'opéra (cf la couleur du rideau et des sièges des spectateurs). Il met mieux en valeur les comédiens que les autres couleurs.

Le rouge reste une couleur officielle : légion d'honneur, couper le ruban rouge etc.

À propos des multiples hypothèses quant au pourquoi de la couleur du Petit Chaperon rouge, Michel Pastoureau nous rappelle que dans les campagnes, on habillait volontiers les enfants en rouge, pour mieux les surveiller.

À propos de rousseur. Dans la Bible, Judas n'est pas roux. Il le devient dans les représentations médiévales, car le roux est la couleur de cheveux la plus négative qui soit (même dans les pays germaniques !). Les traîtres et les menteurs, on en fait volontiers des roux. Seule exception notable : le bon roi David.

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